« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Et les plus littéraires d’entre vous savent que le début de cette réplique cultissime de Rodrigue dans Le Cid est « je suis jeune, il est vrai, mais… », comme une façon pour Pierre Corneille de rappeler qu’une partie de la jeunesse, la plus dégourdie et la plus maligne, n’a jamais eu besoin des anciens pour comprendre le monde et s’adapter à leur environnement.
Ainsi, pour tous les jeunes adultes nés à partir des années 2000 et que l’on appelle la génération Z, l’investissement et l’épargne ne ressemblent plus à ce que faisaient leurs parents et encore moins leurs grands-parents. Immobilier, action et bien sûr cryptomonnaie, les comportements ont changé en quelques décennies et Bitcoin Co sont devenus des investissements bien plus naturels pour eux que pour les générations Y, X ou que pour les baby-boomers. Focus aujourd’hui sur deux études qui entreprennent de sonder les comportements de la jeunesse du 21ème siècle.
Dans la génération Z, ils seraient 20 % à posséder de la crypto
Voyons tout d’abord ce que nous montre l’étude proposée par YouGov pour le compte de l’assureur Policygenius, menée auprès de 4 063 américains âgés de 18 ans ou plus. On y apprend que parmi ceux faisant partie de la génération Z, ils sont 18 % à détenir des actions et 20 % à détenir de la cryptomonnaie alors que parmi les baby-boomers, ils sont 33 % à avoir des actions en portefeuille contre seulement 5 % à posséder des crypto. On voit bien que l’écart entre les générations est très important et que les cryptoactifs sont bien entrés dans les habitudes des investisseurs modernes.
Myles Ma, conseiller chez Policygenius , constate ce phénomène et commence à amorcer un début d’explication :
« Les jeunes générations stockent leur épargne différemment de leurs homologues de la génération X et des baby-boomers, y compris les nouveaux investissements comme la cryptomonnaie. Cela montre une plus grande volonté de prendre des risques avec leur argent, mais cela pourrait aussi refléter des obstacles qu’ils ne peuvent pas franchir, comme par exemple la pénurie croissante de l’immobilier. »
Myles Ma, conseiller chez Policygenius – Source : The Block
Car concernant l’immobilier, la différence est flagrante puisque parmi les boomers , ils sont 45 % à posséder au moins un bien alors qu’il sont 24 % chez les Milléniaux (ou génération Y) et seulement 13 % dans la GenZ. Autres temps, autres mœurs ! Prix prohibitif dans les grandes villes, taux de crédit actuellement élevés, mobilité, flexibilité, les raisons de ce changement de mentalité sont nombreux et feraient facilement l’objet d’une étude à part entière.
La génération Z aime plus la cryptomonnaie que ses grands frères, que ses parents et que ses grands-parentsBitcoin Co comme solution de facilité pour épargner plutôt que l’immobilier
Mais retour sur les comportements de ces jeunes adultes nés après l’an 2000 avec le rapport de la FINRA américaine, qui est le régulateur des taux de change et qui a publié au printemps dernier le même genre d’étude sur les investisseurs âgés de 18 à 25 ans . Dans leurs conclusions, les auteurs donnaient eux le chiffre de 55 % de jeunes gens qui possédaient des cryptomonnaies. Les raisons avancées étaient aussi variées que la proximité évidente avec les nouvelles technologies, la popularité et l’accessibilité nouvelle de la crypto ou encore l’impact des influenceurs sur les décisions de cette jeunesse.
L’étude insiste aussi sur les moyens d’information bien plus nombreux et complets que ce qu’ils étaient dans le monde pré-internet et pré-réseaux sociaux. De plus, il se pourrait que la GenZ ait intégré la notion de risque dans son ADN d’investisseur , contrairement au bon père de famille de jadis qui privilégiait des placements pépères… mais qui ne rapportaient pas grand-chose, à moins de laisser dormir son épargne pendant 30 ans ! Enfin, la FINRA est d’accord avec Policygenius et souligne la difficulté croissante à acheter de l’immobilier par manque d’apport financier, de connaissance du marché ou plus simplement par des salaires trop faibles.
Le monde en 2024 n’a plus grand-chose à voir avec celui qu’ont connu nos parents (ou grands-parents) à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale, ni avec celui des premières crises énergétiques des années 70 et même les gens nés avant internet dans les années 80 n’appréhendent pas la vie comme cette fameuse génération Z. Réseaux sociaux, applications et smartphones font désormais partie du paysage, tout comme l’endettement, la crise climatique, l’immobilier hors de prix… et Bitcoin. Courage les jeunes !