Doxed whales. Le secteur des cryptomonnaies fabrique depuis quelques années les milliardaires numériques d’aujourd’hui et de demain. Une horde de baleines dont la plupart restent anonymes, du fait de la décentralisation offerte par la technologie blockchain. Toutefois, certains de ces mammifères marins ont été identifiés (doxed) par la structure d’analyse on-chain Arkham Intelligence. Un exercice déjà mené en mars dernier, afin de rendre publiques les adresses Bitcoin des sociétés Tesla et SpaceX . Mais cette fois la chasse est un peu différente. Car elle permet de mettre en lumière 3,5 milliards de dollars répartis dans les portefeuilles de 5 baleines parmi les plus riches du monde… désormais connues.
Cryptomonnaies vs cryptographie : vers une identification forcée ?
L’anonymat pseudonyme offert par le secteur des cryptomonnaies disparaît au rythme de la réglementation imposée à cette économie numérique. Dans le même temps, des gens continuent à tenter d’identifier Satoshi Nakamoto, alors que le mystère qui entoure le créateur du Bitcoin participe pleinement à son succès.
Toutefois, certaines adresses historiques de cet écosystème restent sous les radars de cette identification forcée. C’était sans compter avec le travail de recherche mené par la structure Arkham Intelligence, bien décidée à désanonymiser la blockchain .
Arkham Intelligence propose un classement des plus importantes baleines (identifiées) du secteur cryptoUn exercice controversé, dans un écosystème peu enclin à doxer ses utilisateurs. Pourtant, les résultats viennent de tomber. Cela suite à la mise en place d’un tableau de bord destiné à suivre « 10 des individus les plus riches avec des avoirs cryptos identifiés par Arkham. »
Top 5 des baleines identifiées par Arkham Intelligence
L’occasion pour cette structure de divulguer , sur son compte X officiel, l’identité des 5 personnes en tête de ce classement. Ces dernières en possession d’un pactole cumulé estimé à 3,5 milliards de dollars au total. Et la répartition exacte est :
- #1 – Justin Sun : 1,1 milliard de dollars
- #2 – Rain Lohmus : 793 millions de dollars
- #3 – Vitalik Buterin : 782 millions de dollars
- #4 – Stefan Thomas : 452 millions de dollars
- #5 – James Fickel : 446 millions de dollars
Toutefois, ces montants sont à prendre avec le recul nécessaire. Car l’une des spécificités du secteur des cryptomonnaies est d’avoir dans ses lignes comptables des fonds perdus à jamais. Et, selon les données d’Arkham Intelligence, cela concerne au moins 35 % de ce total. C’est-à-dire environ 1,2 milliard de dollars signalés comme « inaccessibles ».
Un montant qui correspond apparemment à l’intégralité des fonds détenus par les adresses identifiées comme appartenant à Rain Lohmus – fondateur de la banque LHV basée en Estonie – et Stefan Thomas. Ce dernier étant l’ancien directeur technique de Ripple, connu pour son portefeuille garni de 7 000 BTC inaccessibles suite à la perte d’un simple mot de passe.
Dans le détail, Justin Sun possède une part importante de ses fonds sous la forme de son stablecoin USDD (275 millions de dollars) et 237 millions de dollars en cryptomonnaies TRX natives du réseau Tron. Quant à Vitalik Buterin, il détient sans grande surprise plus de 760 millions de dollars en cryptomonnaies ETH (245 425 unités).
Cette identification tombe à point nommé, alors que Vitalik Buterin vient de promouvoir le projet Railgun (RAIL) dédié à la confidentialité sur la blockchain. Car tout exposer au grand jour n’est absolument pas l’assurance d’éviter le pire. Au même titre que l’anonymat ne favorise pas nécessairement la prolifération des actes délictueux. Un équilibre devra être trouvé, afin de satisfaire à ces deux options sans avoir à en sacrifier une.