Découvrez ce français qui va gamifier les plus grosses marques comme Nike
Laury Jacot est le co-fondateur et CEO de Boonty , une plateforme qui récompense l’utilisateur pour son engagement envers une marque. Ingénieur spécialisé en systèmes embarqués et en développement de systèmes électroniques, il rencontre la cryptomonnaie par le Bitcoin avant d’entrer pleinement dans le web 3 en 2016.
C’est durant son MBA au sein d’HEC Paris que Laury découvre les coulisses de cet univers web 3 passionnant. En conséquence, il organisera plus de 17 conférences et deux hackathons avant de prendre part à un programme de recherche d’applications de la blockchain dans les opérations dans une entreprise de conseil en stratégie.
Bien que de nombreuses marques aient essayé d’entrer dans le monde du web 3, toutes n’ont pas rencontré le succès escompté. Boonty apporte non pas la technologie à leurs clients, mais un cas d’usage qui leur parle, apportant une très forte valeur ajoutée.
Découvrez-en plus sur ce projet et la vision démontrant le potentiel et l’utilité du web 3 pour le marketing et le développement de toute marque. Découvrez également le parcours de Laury, comment Boonty peut ramener les marques du web 2 dans le web 3 et bien plus :
Comment as-tu découvert la crypto et quand ?
Le mot Bitcoin a caressé mes oreilles pour la première fois en 2011 suite à plusieurs articles internet qui parlaient de plus gros rendements de l’année et de scam et qu’il n’allait jamais rester à un prix si haut de 30$. C’était assez complexe à l’époque de s’en procurer et j’ai laissé de côté.
Je n’ai réellement commencé à m’y intéresser (au-delà de simples recherches internet) qu’à partir de 2016, avec plusieurs de mes collègues.
🚀 Boonty: The future of customer engagement is now available! 🌟
🔥 What's Boonty? A saas platform to easily create a community of customers, engage them with attractive surveys, and gather valuable feedback.
🆓 One Month Free Trial to celebrate our launch, DM if interested. pic.twitter.com/t7H6xxPu99— boonty (@boonty_io) January 29, 2024
Parle-nous de ton projet Boonty. Comment est né ce projet et quelles sont ses missions ?
Boonty veut valoriser le temps et l’engagement des utilisateurs. Pour toute marque, le retour / avis client est primordial pour améliorer un produit et/ou un service. Mais ce dernier est difficile à obtenir (+80% des gens ne partagent pas leur opinion, ce qu’on appelle la “Majorité silencieuse”.)
Pourquoi ? L’utilisateur a peu de raison d’y participer en soi, cela prend du temps, n’apporte rien de le faire, l’action est souvent ennuyeuse, le sujet est parfois mal choisi, et on ne sait même pas si notre avis aura un impact, etc.
C’est pourquoi nous avons créé Boonty.
Nous souhaitons valoriser les personnes qui répondent et participent grâce à de la gamification et des récompenses.
Au-delà d’un simple outil de questionnaires comme typeform ou encore Google Forms, où c’est du one-shot. Boonty permet non seulement d’apporter des incentives, mais également de rebondir sur les réponses et d’engager la personne sur plusieurs questionnaires.
Les utilisateurs sont récompensés en cash, NFT ou autres goodies. Peux-tu nous expliquer comment cela fonctionne ?
Les récompenses sont au choix de la marque, une love brand aura des réponses facilement contre des goodies, alors qu’une marque peu connue aura besoin de plus convaincre.
Les récompenses les plus communes sont des bons d’achat. Il est possible d’offrir des cadeaux, des points qui s’échangent sur une marketplace pour des objets, des goodies propres à la marque. Nous sommes en train de tester aussi l’automatisation de récompenses de type NFT (ERC-1155), ou encore de tokens fongibles (ERC-20).
Le fonctionnement est simple : dès qu’un utilisateur vient participer à une activité proposée par la marque (une demande de retour sur un produit, sur un service, un concours d’upload de photo, une co-construction etc.), il gagne des points et des niveaux. À chaque niveau, l’utilisateur peut débloquer une ou plusieurs récompenses. L’utilisateur peut aussi gagner une récompense sur une activité que la marque paramètre.
Look what we received 👀
Let’s get back into the @WebSummit in Lisbon with the "40 words" video of our Co-founder & CMO : @DhBismuth – Check it-out ! pic.twitter.com/F0nBydR1J1— boonty (@boonty_io) December 9, 2023
Sur votre site, vous avez 5 étapes à suivre pour que la marque puisse se lancer avec Boonty. Pouvez-vous nous les expliquer brièvement ?
Nous travaillons beaucoup sur l’onboarding des marques actuellement.
Aujourd’hui, la marque peut en autonomie créer son compte sur Boonty, ce qui prend que quelques minutes.
- Étape 1 : Créer un compte (e-mail password ou wallet), et mettre les informations de base de la communauté
- Étape 2 : Configurer la page de la communauté telle qu’elle sera vue par les utilisateurs (nom, liens webs, images)
- Étape 3 : Ajouter des récompenses (chargement de vouchers, de magic links, de points)
- Étape 4 : Configurer les points et statuts (pour que les utilisateurs voient ce qu’ils gagnent avec les niveaux)
- Étape 5 : Création des activités (les questionnaires pour co-construire, recevoir des feedbacks, mieux connaître ses utilisateurs), afin de faire participer sa communauté et de leur faire gagner de l’expérience et débloquer des récompenses. C’est la partie sondage la plus traditionnelle.
La dernière étape est ensuite de partager le lien de l’activité ! Une fois sur Boonty les utilisateurs pourront également voir dès qu’il y aura de nouvelles activités publiques disponibles.
De toute évidence, le potentiel pour le marketing avec le web 3 est énorme. Outre les rewards, quels autres cas d’utilisations peuvent révolutionner le marketing et le branding selon toi ?
Une bonne partie d’outils marketing existants aujourd’hui continuent de s’appliquer, mais il est vrai que le web3 apporte aussi des options supplémentaires que ce soit pour pousser à l’activité (les airdrops entre autres), ou targeter les clients, comme certains outils de CRM afin de comprendre les flux de transactions de chacun, la capacité financière, le type de tokens holded.
On a vu quelques exemples dans le domaine du luxe par exemple, avec Tiffany qui n’a visé que des cryptopunks pour une de leurs ventes.
Certaines industries se voient évoluer également, je pense par exemple à l’horlogerie avec Breitling, qui avec Arianee ont apporté une nouvelle valeur pour le client en termes d’expérience, mais aussi pour la marque.
Dans le cas plus spécifique de Boonty, nous faisons un focus sur la partie ownership, car nous voulons qu’à terme, l’utilisateur ait un contrôle total sur sa donnée préférentielle partagée, et que la transmission de cette dernière soit faite de manière totalement anonyme.
Ce point est principalement d’un intérêt pour l’utilisateur final où l’on souhaite protéger sa donnée, que pour la marque même. L’impact sur cet aspect côté marque ne sera alors qu’à moyen terme.
Côté marque, la partie réputationnelle pour qualifier les répondants sera pareillement un gros point que nous creusons, car c’est un besoin important qui remonte régulièrement auprès de nos clients.
Et pourquoi selon toi les grandes marques sont réticentes de manières globales sur cette technologie ?
Côté web3, nous avons vu beaucoup de marques s’y essayer, et plusieurs ont démontré un certain succès à le faire. Cependant, il est normal que des marques soient réticentes.
Avec Boonty, nous le voyons, si nous parlons de Web3, ça peut faire peur. Une marque web2 qui entend Web3, elle va comprendre crypto, NFT, et tout plein de mots clés négatifs venant des médias dès que le volume de transaction crypto chute, dès qu’il y a un scandale sur un CEX.
Forcément, une marque va réfléchir avant de poser une étiquette web3 sur leur logo. L’inconnu fait peur.
Pour l’application de Boonty sur l’engagement client, les marques montrent de plus en plus le souhait de mieux le faire, et ce qui manque est le type d’outils pour y parvenir.
Plusieurs marques montent déjà des communautés de travail, de co-réflexion, de clients engagées via des incentives. Mais ce sont surtout des outils internes, coûteux à mettre en place pour la plupart des entreprises.
On accompagne Accor, le plus grand groupe hôtelier d’Europe dans le web3 🌍
Laisse-moi t’expliquer 👇🏻 pic.twitter.com/v5VAIlO02z
— 0xMetaverglas (@Metaverglas) September 13, 2023
Starbucks et d’autres grosses boîtes ont tenté le coup. As-tu entendu ou vu des alliances entre entreprises et Web 3 qui ont montré du potentiel ?
Pour le coup, nos premiers clients ne viennent pas du web 3. Mais tu évoques Starbucks , ils sont réputés dans l’innovation. Il y avait Accor aussi qui a fait une tentative. J’avais d’ailleurs travaillé avec eux sur un POC (preuve de concept) sur l’utilisation d’un wallet pour leurs avantages de fidélité, lors de la grosse hype avec les métavers.
Il y a plusieurs marques comme Renault, Lacoste , LVMH, qui tentent pas mal d’actions pour les communautés, et c’est relativement bien mené.
En creusant, la liste de marques qui s’y sont à minima intéressé est énorme. Certains projets n’ont pas trop vu le jour, ou seulement de manière localisée. C’est cependant souvent un produit parallèle, et peu sont poussés.
Comment fonctionne la blockchain avec Boonty ?
Aujourd’hui, nous testons la récompense via des tokens sur des blockchains EVM compatibles.
Pour la partie de l’ownership, et surtout protection de données, nous réfléchissons sur plusieurs manières de le mettre en place.
En faisant partie de l’incubation mise en place par iExec, nous avons un fort support pour comprendre ce qui se fait sur la partie data protector, ou encore web3mail. Nous réfléchissons comment mettre en place de tels outils, sans pour autant affecter l’expérience utilisateur finale.
Web3mail permet, entre autres, aux utilisateurs connectés par wallet, d’avoir des updates via e-mail sans que nous ayons accès à ce dernier et sans que nous puissions faire de connexion wallet x identité.
La partie ZKP est également très intéressante, et tout cela est dans notre R&D.
Au-delà de ça, la tokenisation (par exemple des vouchers ou des remises), n’est pas un besoin pour les marques actuellement. Cela donnera cependant pour la marque un accès à des données nouvelles, et pour l’utilisateur une capacité de transmettre, revendre, ou détruire ces récompenses.
Et comment ça se passe, quels sont les retours des clients ?
Les retours sont très positifs sur la solution. Sur l’utilisation en elle-même, les premiers retours sont extrêmement positifs. Nous sommes en train de préparer plusieurs A/B testing afin de montrer des chiffres pertinents.
Et du coup, as-tu des exemples à nous partager ?
Une des premières questions que l’on nous demande en général, c’est en quoi on se différencie d’un questionnaire traditionnel comme typeform. Nous offrons une capacité de rétention qu’eux n’ont pas, que ce soit via la gamification ou les récompenses.
Nous allons donc envoyer, en parallèle des questionnaires typeform, une série de différents formulaires via Boonty avec des récompenses à la clé pour voir les taux de réponses et la qualité de ces dernières.
Finalement, c’est là où cela crée une valeur. Avoir un participant sur Boonty, c’est avoir un potentiel d’engagement avec une participation plus régulière auprès de ta marque.
Quelles metrics sont à leur disposition sur votre plateforme ?
Dans un premier temps, nous aurons le taux de participation, d’engagement tout au long de l’activité.
Ensuite, la qualification des répondants. Et par la suite, nous aurons éventuellement un suivi de certaines récompenses telles que les vouchers.
Un gros point important pour Boonty est le taux de réengagement. Un sondage via Boonty est rarement one-shot. Le but est donc que l’utilisateur, pour monter en niveaux, participe à d’autres sondages lorsqu’il en a l’occasion.
J’ai d’ailleurs suivi une conférence sur l’étude du marché, et le problème, c’est que les gens ne répondent pas. C’est là où Boonty fait son sens via la gamification et l’incentive.
#Gamification is making work engaging. Integrating fun elements into #trainingprograms brings benefits like higher productivity, improved performance, and builds a collaborative learning.
Is Gamification suitable for certain industries or job roles in your organization? #novac— Novac Learning (@novaclearning) April 18, 2024
Vous avez quels aspects de gamification ?
Aujourd’hui, quand tu participes à un sondage, ça va rarement plus loin.
Avec Boonty, tu gagnes des points, des niveaux et tu débloques des récompenses. Tu rejoins la marque en quelque sorte. Certaines personnes m’ont justement dit cette semaine qu’ils s’étaient pris au jeu et qu’ils avaient aimé répondre à plusieurs formulaires, voulant répondre à plus.
Nous avons également revu le design des questionnaires pour que ce soit plus propre et sympathique, nous sortant de l’image des formulaires trop “old-fashioned”.
Chaque marque devient en quelque sorte un jeu avec Boonty ?
Chaque marque aura son propre programme de points. Ça permet également à la marque de voir si le client est régulièrement actif. Et s’il voit que tu es un répondant de qualité, il pourra te cibler et te poser les questions qu’ils souhaitent, plus particulières et plus poussées, et mieux récompensées !
Alors qu’avec ce genre de système de récompense, il y a un certain engagement et donc une certaine “économie de l’intention”. Que penses-tu de cet aspect-là ?
En effet, en incentivant les gens à participer aux activités, l’entreprise gagne une intention de l’utilisateur. C’est là un des points clefs de Boonty, c’est permettre justement à l’utilisateur d’avoir son “intention” sur ce qui est réellement important au sein des activités, et d’éviter tout le flux d’information que tu peux avoir sur d’autres outils.
Pour finir, si tu pouvais avoir n’importe quelle grande marque pour utiliser Boonty, qui choisirais-tu et pourquoi ?
Dans les références mondiales de la visibilité, tu as par exemple Sephora.
Ils sont une des références en termes de fidélité, c’est une love brand, le niveau de participation sur Boonty serait énorme et nous serions toujours challengés pour apporter le meilleur résultat possible.
Et quelles grandes marques vous inspirent pour Boonty ?
Dans le web 3, en inspiration pour Boonty, nous avons les play-to-earn, ou encore Galxe par exemple qui est axé sur des quêtes. Il y a aussi Guild.xyz où il y a cette notion de “si tu participes à l’entreprise, tu obtiens des récompenses”. Pour eux, ce sont souvent des récompenses comme des badges. Mais cette gamification qui pousse à la participation de l’utilisateur nous a beaucoup inspirée.
La deuxième inspiration vient de géants de l’étude de marché comme Survey Monkey. Ils paient l’utilisateur final pour répondre à des questions. Le montant est dérisoire, mais cela fonctionne. Cela prouve aussi la capacité des entreprises à financer ce type de services.
Et forcément Facebook, pour les données d’utilisateurs. Non pas pour leur modèle actuel, mais pour comprendre la valeur réelle de la donnée, dont nous souhaitons rendre le contrôle.
Quelle est la suite pour vous ?
Beaucoup de choses. Nous finissons l’on-boarding, nous récupérons les KPI, nous lançons des formulaires avec plusieurs marques, nous voudrions obtenir de bons retours market pour atteindre un revenu mensuel supérieur à 10 000 euros. Nous regardons aussi pour mesurer l’appétence d’un plugin Shopify à des e-commerces.
Nous sommes également en train de lever des fonds, nous avons déjà sécurisé un montant auprès d’amis et de famille, et cherchons 200 000 euros supplémentaires.
L’objectif étant d’avancer sur la partie web 3, l’amélioration de la qualité des données, en particulier avec l’AI, toute la partie régulation, pas seulement en Europe, mais également pour atteindre d’autres marchés.”
Boonty permet de rendre la participation aux formulaires plus attrayante, le tout sous le signe de la gamification. Mais avant toute chose, il peut permettre aux utilisateurs de reprendre le contrôle sur leurs données. En effet, d’après un rapport de Consumer Report de janvier dernier, Meta (Facebook) reçoit des données de plus de 186 000 entreprises du monde entier.
C’est donc un marché colossal qui utilise les données de chaque utilisateur contre son gré, tout en générant de l’argent. Mais au final, l’utilisateur ne gagne rien, il est passif et impuissant.
Laury et son équipe de chez Boonty permettent donc de redonner le pouvoir à l’utilisateur tout en lui permettant de générer des revenus, via des récompenses grâce à la technologie blockchain. Sans parler du fait que la marque peut obtenir des données beaucoup plus précises, grâce à un taux d’engagement plus fiable et une gamification inédite.
Il n’est pas insensé de s’imaginer un monde dans lequel toutes les marques utilisent un outil comme Boonty. C’est en tout cas tout ce que nous leur souhaitons, tant le projet apporte une réelle solution et permet de ramener des entreprises dans le web 3.
Sources : Laury Jacot (co-fondateur) de Boonty .
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