Toujours plus de contraintes. Alors que le règlement MiCA (Markets in Crypto Assets) va commencer à entrer en vigueur ce 30 juin 2024, il cause déjà des problèmes pour les crypto-bourses , comme Binance, mais surtout pour les émetteurs de stablecoins , comme Tether et son USDT. Pourtant, la cage élémentaire sur les crypto-actifs risque encore d’être renforcée après les élections pour le Parlement de l’Union européenne, qui vont se tenir ces tout prochains jours.
Les futurs élus de l’UE devront éviter d’asphyxier le secteur crypto
Certains des 27 pays de l’Union européenne vont débuter les élections du Parlement européen dès ce jeudi 6 juin, et elles se tiendront ce dimanche 9 juin pour la France métropolitaine).
Ce sont ainsi 720 législateurs qui seront élus ou réélus pour continuer notamment les réglementations sur le secteur des actifs numériques. Nos confrères de DLNews ont publié un récapitulatif de ce qui attend les futurs députés européens en la matière.
Comme le rappelle Mark Foster, responsable de la politique européenne au Crypto Council for Innovation, il est important de « doser » correctement les régulations, sous peine d’étouffer l’innovation d’un secteur en constant et rapide mouvement.
« Il semble qu’il y ait une reconnaissance sur le fait que, si la réglementation est importante et peut être habilitante, elle peut aussi aller trop loin, et être considérée comme bloquante. »
Mark Foster, Crypto Council for Innovation
Après les élections européennes, la régulation des cryptos reprendra de plus belle
Parmi les commissions du Parlement européen, la Commission des affaires économiques et monétaires sera centrale pour l’avenir des cryptomonnaies, comme elle l’a été par le passé, en étant le centre de l’élaboration du règlement MiCA. Et les élections à venir devraient en modifier (au moins en partie) les membres.
Parmi les sujets brûlants des prochains mois et années post-élection se trouve notamment le sujet de l’euro numérique. En effet, cette MNBC (monnaie numérique de banque centrale) progresse lentement en Union européenne , mais constitue de véritables risques de centralisation et contre la vie privée pour les citoyens de l’UE. Seule la Banque centrale européenne (BCE) et sa dirigeante, Christine Lagarde, semblent être pressées d’imposer cet e-euro .
Du côté des (vraies) crytpomonnaies, les secteurs de la DeFi (finance décentralisée) et des NFT (tokens non fongibles) sont actuellement sous l’œil scrutateur de la Commission européenne. Cette dernière, pour l’instant encore présidée par Ursula von der Leyen, pourrait ainsi décider « si une législation supplémentaire est nécessaire » concernant la DeFi et les NFT, pour reprendre les termes de DLNews.
Et les futurs eurodéputés risquent également d’avoir du pain sur la planche régulatoire avec l’avènement de la tokenisation RWA (real world assets, les actifs du monde réel), qui se popularise même auprès des plus grands organismes financiers classiques. Si BlackRock, aux États-Unis, est particulièrement en avance sur le sujet, en Europe, c’est la plus importante banque allemande, la Deutsche Bank, qui s’est récemment associée au projet de tokenisation « Guardian » , mené par l’Autorité Monétaire de Singapour (MAS).