La preuve d’humanité : comment Humanity Protocol donne un visage humain au Web3
Après une levée de fonds de 30 millions de dollars et une valorisation à 1 milliard de dollars, Humanity Protocol cherche maintenant à développer ses solutions, notamment sa solution de preuve d’humanité. À l’occasion du Proof of Talk, Terence Kwok, fondateur d’Humanity Protocol, a bien voulu nous accorder quelques minutes pour répondre à nos questions.
Humanity Protocol : Quand l’humain reprend le contrôle
Humanity Protocol part du principe que l’identité est un droit fondamental. Le protocole note que 50% du trafic total d’internet est malheureusement généré par des bots. Ce contenu sert alors à orienter l’opinion publique et à forcer certains discours sur internet.
En parallèle, 42 millions de fichiers sensibles ont été compromis entre mars 2021 et février 2022, tandis que 294 millions de personnes ont été impactées. À noter que parmi ces brèches de sécurité, 30% d’entre elles concernaient des données médicales issues d’hôpitaux.
Enfin, en lien avec les données de Visa, 90% des transactions en stablecoins ont été initiées par des bots. Pour Terence Kwok, il est important que l’humain reprenne le contrôle. Il a donc créé Humanity Protocol.
Souveraineté de l’information et droit à l’identité
Humanity Protocol propose un concept intéressant aux utilisateurs d’internet : la preuve d’Humanity (ou Proof of Humanity, en anglais). À l’heure actuelle, comme l’explique Terrence Kwok durant le Proof of Talk , Google vérifie que l’utilisateur est humain en lui demandant de résoudre un captcha.
Le problème, c’est que l’IA se développe de plus en plus vite, et qu’elle sera bientôt capable de les résoudre à notre place. En parallèle, il pointe également du doigt un temps important nécessaire à la résolution de certains d’entre eux.
« La preuve d’humanité est importante, notamment à cause de la prolifération de l’IA et des bots, et parce qu’il est de plus en plus difficile de faire la différence entre l’humain et l’IA. C’est le moment d’agir, car il y a de plus en plus de monde qui arrivent dans le Web3 », déclare-t-il.
À cela, Yat Siu, co-fondateur d’Animoca Brands, acquiesce. Animoca Brands fait, par ailleurs, partie des investisseurs ayant participé à la levée de fonds d’Humanity Protocol dernièrement. Pour lui, il est également question de vérification régulière et en temps réel :
« Les gens ne veulent pas tout partager comme sur le Web2. Humanity Protocol propose une solution à ça. Nous avons besoin d’une solution qui vérifie si vous êtes humain, et ce, de manière régulière. »
Aussi simple qu’un salut de la main
La solution proposée par Humanity Protocol est relativement simple. Via un simple scan de la paume de la main, l’algorithme peut identifier que vous êtes bien un humain, et que vous êtes bien l’humain censé accéder aux informations en question.
« Il s’agit d’une technologie utilisée depuis plusieurs dizaines d’années au Japon. Nous avions également envisagé le modèle de scan d’iris, mais il s’agit d’un modèle très difficile à entraîner », explique Terence Kwok.
Ici aussi, il s’agira de miser sur la décentralisation. Pas question de miser sur un modèle unique qui centraliserait les données et sur lequel une entité ou un gouvernement pourrait faire main basse, comme l’explique Yat Siu :
« Chaque endroit aura sa propre version, de la même manière que dans la vraie vie vous avez une réputation différente au travail et à la maison. »
Les européens peuvent-il rattraper leur retard ?
Comme l’avait affirmé Terence Kwok, il s’agit d’une méthode utilisée en Asie depuis maintenant bien longtemps. En la matière, il semblerait alors que l’Europe soit en retard. Pourtant, pour le fondateur d’Humanity Protocol, ce n’est pas le cas :
« Je ne pense pas que l’Europe soit réellement en retard, car il y a la régulation. L’Europe utilise une approche beaucoup plus prudente vis-à-vis des nouvelles technologies. »
Le problème se situe néanmoins du côté des utilisateurs. À l’heure actuelle, encore trop peu de personne se soucient concrètement de leurs informations en ligne et de leur vie privée sur internet.
« Les gens ne sont pas intéressés par la notion de vie privée, regardez le nombre de comptes Facebook ou de possesseurs d’iPhones. Ce n’est pas un concept européen, et c’est un peu la même chose en Chine. En réalité, les personnes qui s’en inquiètent le plus sont les mauvais acteurs qui se focalisent sur le KYC pour faire de l’évasion fiscale. […] Ce n’est pas toujours une mauvaise chose quand la régulation s’immisce », déclare Terence Kwok.
Concernant le modèle d’identification de la paume de la main pour preuve d’humanité, le fondateur annonce qu’il existe déjà. Celui-ci devrait être lancé d’ici le Q3 2024 sur le testnet. Pour l’heure, il faudra retourner à nos captchas de bus, de vélos et d’escaliers afin de nous rappeler que nous sommes humains.
Sources : Proof of Talk 2024
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