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Découvrez Usual, le stablecoin d’un ex-député français qui donne le “pouvoir aux détenteurs”

Découvrez Usual, le stablecoin d’un ex-député français qui donne le “pouvoir aux détenteurs”

Par:Charles Ledoux
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Adli Takkal Bataille est le DEO et co-fondateur de Usual Labs , l’entreprise qui contribue au nouveau protocole de stablecoin Usual. Avec pour objectif de faire un Circle ou Tether on-chain et décentralisé, Usual Labs désire attribuer le pouvoir et la monnaie à ses utilisateurs.

Adli découvre le Bitcoin en 2012 et rejoint l’association Le Cercle du Coin qu’il dirige pendant plus de 8 ans. Il décide de se lancer dans l’aventure Usual Labs après avoir rencontré Pierre Person, ancien député de Paris.

Ils ont récemment dépassé les 250 millions de dollars de TVL en quelques semaines. Ils ont également lancé un vault sur Morpho Labs, autre projet francophone qui connaît une énorme progression cette année. Le vault a dépassé les 10 millions de dollars stockés.

Le marché des stablecoins est véritablement une mine d’or avec un potentiel gigantesque. Bien qu’il soit dominé par Tether et Circle, Usual Labs mérite sa place en tant que stablecoin décentralisé et 100% communautaire.

Découvrez en plus sur Usual Labs, le fonctionnement, comment ils assurent la sécurité des tokens, la vision de Adli sur la réglementation, sur le marché des stablecoins et bien plus encore : 

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Qu’est-ce qui a inspiré la création de Usual Labs ?

Durant le mandat de Pierre, nous avons souvent échangé au sujet de l’écosystème crypto, en ma qualité de président du Cercle du Coin pendant huit ans. J’étais donc invité aux événements parlementaires, comme ceux organisés par France Stratégie. En somme, nous étions consultés à l’époque par de nombreux organismes publics ou semi-publics français qui souhaitaient approfondir le sujet des cryptos.

Plusieurs années plus tard, à l’occasion d’une rencontre dans le milieu de la crypto, il m’a annoncé ne pas vouloir se représenter et qu’il envisageait de créer un stablecoin. Étant à l’époque un crypto-maximaliste, il m’a véritablement ouvert les yeux sur le potentiel des stablecoins.

Il m’a expliqué leur business model et je me suis dit : « C’est dingue. » J’ai donc immédiatement suggéré qu’il ne fallait pas simplement créer un autre stablecoin euro. Il y a 100 milliards de dollars en dollars qui sont très mal alloués. Les gens ne se font peut-être pas voler, mais presque.

Nous avons donc décidé de réaliser quelque chose d’aligné politiquement et de complètement décentralisé. En étant centralisés et opaques, Circle et Tether sont totalement à l’opposé de cela. Ils ne partagent pas les profits, mais partagent les pertes, ce qui va à l’encontre de l’esprit des crypto-monnaies.

Nous nous sommes demandés comment créer un modèle qui fonctionne mieux que DAI. Tous les stablecoins DeFi basés sur des CDP (positions de dette collatéralisée) ne scale pas. Il n’y a que Tether et Circle qui y sont parvenus. Nous avons donc commencé en nous demandant comment faire mieux qu’eux. Nous voulions rétablir l’équilibre, même si Pierre, à l’origine, souhaitait rétablir la souveraineté.

Le projet de Usual Labs est de créer un objet politique de réattribution de la monnaie, tout en étant, bien sûr, attractif pour obtenir une TVL conséquente.

Alors comment fonctionne votre stablecoin ?

La logique du protocole est assez simple. Les personnes peuvent déposer des money market funds (parts de fonds monétaires tokénisés). En quelque sorte, elles soutiennent et garantissent les stablecoins. C’est exactement ce que fait Circle , qui place son argent chez BlackRock.

Sur Usual, n’importe qui peut en fournir. Ils doivent s’enregistrer et émettre un token de money market funds. Ce jeton est réglementé et est déposé dans un contrat de collatéral. Cela permet ensuite d’émettre les USD0.

L’autre solution que nous avons trouvée pour permettre à chacun de participer est que tout le monde peut déposer des USDC, sans initialement minter des USD0. 

Quelqu’un dépose du collatéral en face et obtient ses USDC ; l’utilisateur reçoit alors des USDC. L’opération est quasi invisible du point de vue de l’expérience utilisateur, évitant ainsi toute complexité supplémentaire. Ainsi, la demande des utilisateurs DeFi de plus petite envergure peut également être satisfaite.

Comment assurez-vous la sécurité dans ce processus ?

Le processus est très simple et ne requiert pas de CDP. Pour les autres, comme Makers, c’est un modèle de prêts où l’on crée des DAI en dettes, ce qui implique des liquidations ou des intérêts à gérer, etc.

Le collatéral est déposé dans le smart contract et un autre jeton est obtenu par celui ayant fait le dépôt. Ce jeton de money market funds est permissioné, c’est-à-dire que tout le monde ne peut pas y accéder. 

Et même si quelqu’un parvenait à compromettre le contrat de collatéral, il ne pourrait l’envoyer qu’aux personnes et entités enregistrées. De plus, sa sortie se ferait par la finance traditionnelle.

Le modèle n’est donc pas dangereux et tout est bien surveillé. Les profits du collatéral restent dans la trésorerie de la DAO.

Les personnes qui possèdent le stablecoin ont la capacité de le verrouiller de manière liquide. En déposant leurs USD0, ils obtiennent des USD0++. Cela décentralise le système. Les utilisateurs deviennent les détenteurs de la gouvernance des smart contracts. Ils possèdent la trésorerie de la DAO.

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Vous êtes donc un véritable stablecoin décentralisé ?

Oui. Pour résumer, nous contribuons à créer un Tether ou Circle décentralisé. C’est comme si Tether ou Circle donnaient leurs actions à ceux qui utilisent leurs services. Dans notre projet, ces jetons tokenisés représentent la propriété sous-jacente du protocole.

Quels sont les défis techniques pour construire ce genre d’écosystème ?

Le plus grand défi est de respecter les délais ; il faut avancer rapidement, surtout lorsque nous voulons réaliser quelque chose de propre, audité et réglementé.

Avec des projets comme Ethena, il y a énormément de concurrence dans ce milieu, même si Usual n’est pas directement en compétition avec eux. Le protocole travaille avec eux pour une future intégration.

Et niveau régulation ? USDC a récemment été autorisé par MiCa, que penses-tu de cela ?

MiCA s’écarte déjà de ses propres directives. Puisque USDC devrait créer un USDC non fongible avec l’USDC mondial pour son stablecoin européen. Donc, dès la première validation, il y a une entorse au règlement, mais ils veulent satisfaire les Américains.

La loi a été mal conçue et n’est pas applicable à la manière dont les crypto-monnaies fonctionnent actuellement.

Pour Usual, puisque le projet n’a aucun contact avec le monde bancaire, il n’est pas un émetteur au sens de MiCA. Le protocole est décentralisé ; nous contribuons simplement au code, un ensemble de smart contracts qui connectent les gens qui tokenisent des tokens. Usual n’est pas une banque.

MiCA force les émetteurs à devenir des banques, et notre protocole permet de ne pas avoir d’accroches bancaires.

MiCA oblige à avoir une partie de tes réserves dans un compte séquestré et une banque agréée. Nos jetons détenus ne sont que des parts de fonds monétaires et non des comptes en banque.

Vous avez récemment levé 7 millions de dollars, quels sont vos objectifs ?

Ces fonds proviennent de trois levées successives. Une partie a déjà été dépensée, principalement pour les salariés et ceux qui travaillent sur le produit, le marketing, les serveurs, etc.

Nous prévoyons probablement une nouvelle levée prochainement. Recruter des talents, des seniors, nécessite des salaires plus élevés. C’est indispensable pour grandir et atteindre les sommets, car la concurrence est féroce.

Nous manquons souvent d’ambition en France. D’ailleurs, nous n’avons quasiment pas de VC français dans notre capital.

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Êtes-vous plus intéressé par la mission ou par le produit ?

Je pense que les entreprises crypto ne se concentrent pas assez sur le produit. Elles pensent à la technologie, mais pas au produit dans sa globalité.

Leurs interfaces ne sont pas agréables à utiliser. Avec une culture orientée produit, l’interface est toujours plus attrayante.

La mission, c’est bien, mais le produit est le plus important selon moi.

Tether et Circle ne sont que de nouvelles banques, qui sont même presque plus voraces que les banques actuelles.

Donc oui, nous avons cette mission de redonner le pouvoir aux utilisateurs. Même si le mot “mission” est un peu présomptueux, nous voulons surtout offrir de la valeur avec le protocole. Le produit doit être facilement utilisable et répondre aux besoins des gens.

Pourquoi Tether est pire que les banques ?

Tether réalise autant de profit que BlackRock avec 100 fois moins d’employés et d’actifs sous gestion. Dans le monde de la finance traditionnelle, cela n’existe pas. Les banques proposent des livrets, mais pas Tether, c’est le meilleur modèle économique du monde. Ils prennent 100 % des revenus.

Je pense sincèrement que Tether sera dans l’histoire le meilleur modèle économique jamais inventé. De plus, les risques sont les mêmes, voire plus élevés. Il en va de même pour la gestion et la transparence.

Malgré tout, Tether a été présent au bon moment. Ils ont montré comment faire et qu’il y avait une demande. Nous n’utilisons pas beaucoup les stablecoins en Europe, mais dans le Sud, ils s’en servent réellement. En Turquie, par exemple, ils paient leurs taxis en stablecoins.

Où vous voyez-vous parmi ces concurrents de taille dans le futur ?

Bien sûr, nous voyons Usual en tête du classement. Circle a tout de même créé de l’infrastructure entre les deux mondes. Il y aura toujours de la demande pour cela, et ils sont proches de Coinbase. Ils sont le point d’entrée et de sortie pour tous les grands acteurs du monde. Tout le monde utilise Circle pour convertir en fiat.

Tether a une marque tellement forte. Ils pourraient même envelopper un autre stablecoin et cela fonctionnerait. Ils développent actuellement leur service de tokenisation.

Tether est une entreprise qui investira un peu partout à l’avenir. Ce sont des Bitcoin maximalistes, investis dans le minage de Bitcoin, dans l’IA, etc. Ils sont intégrés partout, donc il sera difficile de les surpasser et de les déloger.

Qu’est-ce qu’il faudrait faire en priorité pour améliorer les lois en Europe et en France ?

Je suis très favorable aux “sandbox”. Il faut encadrer des porteurs de projets et leur dire : « Allez-y, nous vous surveillons. »

Si quelque chose ne va pas, on en discute et on avance ainsi.

Mais nous avons un droit qui a hérité des droits romains. Les Anglais privilégient la jurisprudence.

Je pense que l’encadrement préalable des usages et des nouvelles technologies ne peut jamais fonctionner. Le monde juridique est lent. Les émetteurs ont été régulés deux ans après que les demandes ont été lancées. Cela ne fonctionnera pas.

Ils anticipent sur des choses non prévisibles. Finalement, les crypto-monnaies ne représentent pas un poids significatif, il n’y a aucun risque à les laisser se développer.

De plus, le plus difficile est que si vous n’êtes pas « gros », vous ne pouvez pas être régulé, car cela coûte énormément d’argent. C’est peut-être leur objectif.

Cela freine l’innovation des personnes travaillant dans leur garage, alors que c’est de là que provient la véritable innovation. Cela pousse les développeurs à partir ailleurs. Il n’y a rien de positif dans ces lois. Elle tue la marginalité créatrice.

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Quelles sont les 3 priorités pour le futur de Usual Labs ?

Dans un premier temps, nous souhaitons que le protocole obtienne énormément de liquidités sur les marchés de prêt. C’est crucial pour pouvoir grandir, car c’est grâce à cela que l’on peut emprunter un stablecoin ou déposer du collatéral.

De manière générale, notre objectif principal est de faire en sorte que le protocole soit intégré partout : sur les chaînes, les DEX, les ramp off, les ramp on… Par essence, le stablecoin USD0 est agnostique et neutre. Il a donc sa place partout.

Ensuite, il est impératif de faire croître le protocole pour qu’il devienne le plus systémique possible. Je pense que le point critique se situe entre 3 et 5 milliards de dollars de TVL. C’est à ce niveau que l’on constate de véritables cas d’usage et que l’on est utilisé comme moyen de paiement, par exemple.

Nous souhaitons simplement contribuer au meilleur produit possible dans les délais impartis et dans les prochains mois, à la fin de la période de pre-launch.

Et pour le marché des stablecoins ?

Il y aurait l’account abstraction et la possibilité de payer les frais de gaz avec ses stablecoins.

Pour la DeFi, il faudrait des interfaces plus agréables et créer un stablecoin comme celui que nous souhaitons proposer.

Et pour toi ?

J’aimerais bien pouvoir reprendre du temps, me consacrer à la réflexion et moins être dans cette course contre-la-montre.

Conclusion 

Avec le protocole Usual et son stablecoin USD0, Usual Labs offre là un outil décentralisé et sécurisé grâce à un système simple, mais bien imaginé. Construire quelque chose de simple avec la technologie est souvent ce qu’il y a de plus dur à faire.

Pourtant, Usual Labs l’a fait. Et l’augmentation rapide de leur TVL prouve que la demande est là. Même si Usual Labs vise les 3 milliards de dollars de TVL, le premier pari est réussi.

Désormais dans le top 15 des stablecoins, Usual Labs a attiré plus de 10 000 hodlers et 250 millions de TVL en deux mois. Bien que le Bitcoin soit une valeur de réserve et un outil de collatéral par excellence, les stablecoins restent les moyens de paiements les plus utilisés dans le monde des crypto-monnaies.

La demande est mondiale, d’autant plus dans les pays pauvres et sujets à l’inflation. Usual Labs donne bien plus qu’un outil de paiement. Ils donnent le pouvoir aux utilisateurs. Ils font passer l’utilisateur au rang de détenteur.

En somme, Usual Labs veut créer un écosystème plus juste d’un point de vue de la réatribution de l’argent. Usual Labs désire donc faire de cette “révolution une réalité”.

Source : Interview de Adli Takkal Bataille,  le DEO et co-fondateur de Usual Labs.

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